Par Monts et par Vaux

 

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Barry, village troglodytique fantôme (Vaucluse) (1ère partie)

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       Tout à fait au nord du département de Vaucluse, sur le territoire communal de Bollène, sur les pentes bordant au sud-ouest le plateau calcaire de St-Restitut et dominant la plaine rhodanienne, Barry est un extraordinaire village troglodytique fantôme qui s’étage entre 200 et 280 mètres d’altitude.

       Le plateau de Barry, de la racine celtique barros qui signifie « éperon rocheux », est un des plus curieux exemples de la continuité en un point de l’occupation humaine à travers les âges.

       C’est avant tout à son emplacement exceptionnel qu’il le doit : un habitat particulièrement à l’abri du mistral et ensoleillé, une roche friable et facile à travailler (du calcaire (molasse) sableux (safre)), une configuration en fer à cheval qui la rend facile à défendre.

        Cinq étapes de civilisations s’y succèdent de façon ininterrompue jusqu’à nos jours, temps préhistoriques et protohistoriques, période gallo-romaine, médiévale, époque moderne. Et, fait remarquable, chacune de ces étapes a son habitat bien distinct.

       La présence de l’homme préhistorique ou protohistorique est prouvée par les différents objets trouvés sur le site. Les couteaux et pointes de flèches taillées dans le silex sont du Paléolithique et les haches de pierre polie représentent le Néolithique. Des marques de l’Age du Bronze et du Fer y apparaissent également.

       A l’époque de la conquête des Gaules, l’écrivain grec Strabon évoque la présence d’une ville gallo-romaine, Aéria, dont la description, s’apparente à celle de Barry. De même la quantité considérable de médailles et de monnaies antiques trouvées sur une partie du site baptisée pour la cause « champ des Médailles » atteste de cette occupation.

       Autres vestiges incontournables, au Moyen Age, les fortifications des châteaux de Barry et Chabrières conféraient au plateau de Barry une valeur stratégique. Cette période est marquée par une occupation des lieux des Templiers possesseurs  de parcelles jusqu’au début du XIVème siècle.

 

       Quelques dates :

       Le 3 mai 1075 eut lieu le partage de la succession de Giraud-Hugues Adhémar entre ses 5 fils : le deuxième frère reçoit la moitié de la ville de Montélimar, le palais de la cité d’Orange et le Barry.

       1183, Lucius III confirme à l’abbaye de l’île Barbe (Lyon) ses possessions dont l’église Saint André de Barry.

       1228, l’abbé Guillaume de l’île Barbe acquiert le château de Barry de Giraud Adhémar de Monteil mais le lui laisse en fief à condition qu’il lui prête assistance si besoin est, faute de quoi il le reprendra. Le château sera démantelé lors des guerres de religion.

       1281, partage des biens entre Bertrand et Raymond des Baux, Raymond hérite du Barry et du château de Chabrières.

       4 décembre 1286, Raymond des Baux seigneur de Suze-la-Rousse, vend au prieur de Bollène pour le prix de 100 florins d’or , tous ses droits du juridiction sur le château de Barry et son territoire.

       1306, le pape demande à l’évêque d’Embrun de faire restituer par la cour du Comtat Venaissin le château de Barry à l’Ile Barbe.

       Il faudra attendre la fin du XIVème pour que la seigneurie de Barry soit totalement acquise par le prieuré de Bollène. Le pape confirmera cette acquisition en 1427. Si le XVème siècle est fécond en documents intéressants sur le site de Barry, par contre le XVIème siècle touché par les idées de la Réforme reste relativement obscur.

       L’occupation des Baumes par des adeptes de la doctrine protestante constatée dans d’autres sites n’est pas prouvée ici.

       Cependant, l’identité de la commune perdure et c’est ainsi qu’après l’effondrement de l’église rupestre desservant le village, les habitants construisirent eux-mêmes en 1682 la chapelle Notre Dame d’Espérance.

       L’évolution du mode d’habitation mais surtout les risques d’effondrements des toits dus à la friabilité de la roche conduisirent  à l’abandon progressif du site.

       La population de 500 âmes au XVIIIème siècle a très rapidement chuté à 50, un siècle après. Après avoir vu périr certains de leurs voisins ensevelis sous les décombres, les habitants désertèrent peu à peu le village pour descendre vers les plaines fertiles tout au long du XIXème siècle.

       Peu à peu les grottes sont abandonnées et la partie ouest du village troglodytique, la plus ensoleillée, abritera les derniers occupants, une veuve et son domestique au début du XXème.

(D’après Robert Bouchon «Découverte et évocation de la vie d’un site»)

 

       A noter aussi que les habitats des différentes époques se succèdent :

       Sur les hauteurs de la colline, l’oppidum romain dont il reste peu de vestiges, le chemin qui y mène est baptisé champs des médailles.

       Sur le chemin, le village médiéval surmonté du château situé au sommet d’une butte. Village et château sont limités sur deux côtés par des falaises, la partie restante située au Nord par un rempart maçonné mais, fait étrange, les meurtrières du rempart ainsi que la tour de guet sont dirigées vers le château et non pas vers l’extérieur; appartenaient-ils à des seigneurs rivaux ??

       Trace de la chapelle médiévale (Saint André ou Saint Vincent), le cimetière médiéval la jouxte au Sud-Ouest, la nécropole postérieure au Sud Est.

       Dans les environs, on peut trouver des bornes armoriées datant du XVème siècle, déposées pour limiter Comtat Venaissin et Dauphiné ; à l’heure actuelle, elles délimitent les départements du Vaucluse et de la Drôme mais aussi la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la région Rhône-Alpes.

 

       Partons en visite de Barry par une belle journée de décembre. Ci-dessous l’ensemble du site de Barry vu de l’est :

Barry (Vaucluse), 200-280 m. d’alt., le 12 Décembre 2009 (pour toutes les photos de la page).

Barry, village troglodytique

 

       Dès le début de la visite, il suffit de lever les yeux pour apercevoir les couches de safre, une roche sableuse très friable présentant une belle couleur jaune, comme le safran.

Barry, village troglodytique

 

       Au fil de notre visite, nous verrons apparaître le long du chemin de nombreux édifices en grande partie partiellement troglodytiques. Certains le sont même entièrement. Nous vous en présentons quelques vues prises à l’intérieur des constructions également.

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

 

Barry, village troglodytique

Barry (Vaucluse), 200-280 m. d’alt., le 12 Décembre 2009 (pour toutes les photos de la page).

 

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Vers la 2ème partie de Barry...

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